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Site du Domaine départemental du Château d'O

Le parterre méridional

Les ressources en eau de son domaine de Puech Villa vont permettre à Charles-Gabriel Le Blanc de faire aménager de magnifiques jardins d’agrément mais également un grand potager et un verger sur le modèle du « jardin à la Française » créé par André Le Nôtre en Ile-de-France. Ce type de jardin classique est conçu comme un élément d’architecture et se visite selon un parcours déterminé. Pour pouvoir réaliser ce projet d’envergure, Le Blanc doit avant tout agrandir sa propriété du côté sud et du côté nord, l’est et l’ouest étant limités par les deux chemins de Grabels à Montpellier : le chemin haut et le chemin bas. En 1736, il rachète deux domaines voisins : au nord, la Tuilerie de Massane située au « terroir de Grabels », au sud, la métairie des Jésuites qui, une fois démolie, va lui permettre d’agrandir son jardin. Les Jésuites, qui ont conservé leurs vignes alentour et veulent continuer à produire du vin, demandent à Le Blanc de faire reconstruire un nouveau bâtiment avec un cellier, un peu plus au sud, en bordure du chemin de Grabels. Cette petite métairie deviendra, à la fin du XVIIIe siècle, la cave à vin du domaine et deux siècles plus tard : le Théâtre d’O.

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Plan de la Tuilerie de Massane, Archives départementales de l'Hérault, 1 HDT B27

L’ancienne métairie des Jésuites devenue le Théâtre d’O, CD 34

L’aménagement du jardin sud est aussitôt mis en œuvre. Comme l’ont montré plusieurs sondages archéologiques réalisés au cours du chantier de restauration en 2013, la topographie de l’emplacement du futur parterre a été largement modifiée. Le terrain naturel a été décapé, remblayé, et de considérables apports de terres ont été réalisés pour niveler le site. Un drain pour évacuer l’eau a été mis en place et le ruisseau des Molières, qui coupait le terrain en diagonale, a été détourné et canalisé le long du mur sud de la propriété.

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Périmètre du parterre sud, en pointillé l’ancien tracé du ruisseau des Molières, Archives départementales de l'Hérault, 1 E 385

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Fragments de briques vernissées (XVIIIe siècle) découverts au cours du chantier de restauration (2013), CD 34

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Fragments de vases en faïence de Montpellier (XVIIIe siècle) découverts au cours du chantier de restauration (2013), CD 34

Les travaux concernent d’abord le traçage et le confortement des allées, dans le sous-sol desquelles plusieurs dizaines de mètres de tuyaux en poterie ont été installés pour arroser le jardin et alimenter les bassins et les fontaines. Les végétaux sont ensuite plantés. Certains sont particulièrement adaptés au climat méridional : agrumes, mûriers, oliviers, lauriers tins et romains, grenadiers, cyprès, lavandes... Comme aujourd’hui, le parterre était composé de plates-bandes délimitées par des briques en terre vernissée verte. Des caisses en bois et des vases contenant des orangers, des cédrats et autres espèces d’agrumes décoraient les banquettes de pierre à l’arrière des pavillons et soulignaient le bord des rampes qui descendent en pente douce jusqu’à la broderie de buis. De part et d’autre du parterre, des bosquets de noyers et de mûriers entourés de palissades de lauriers tins et de lauriers cerises, formaient des cabinets de verdure agrémentés de bancs.

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Devant le château (en rose sur le plan), le parterre sud, 1766, Archives municipales de Montpellier, ii 772

Un vaste programme de restauration du parc et de l’ensemble des œuvres d’art a été mis en œuvre au début des années 1990 sous la direction de l’architecte en chef des monuments historiques. En 2003, une étude préalable à la restauration a été réalisée, mais ce n’est qu’en 2013 que le parterre sud sera restauré dans « l’esprit du XVIIIe siècle » : un parti pris proposé par l’architecte. Grâce à un plan du domaine et à un document d’archives décrivant de façon très précise le parc, les jardins et le château en 1762, la restitution a pu approcher la composition d’origine. 

Copie de vase en faïence de Montpellier, réalisation François Siffre (Pézenas)

Des pots en terre cuite vernissée de formes et de couleurs variées, des vases en faïence de Montpellier fabriqués dans les meilleurs ateliers de la ville, garnis de plantes et de fleurs, ornaient alors le parterre et le pourtour du bassin, comme en témoignent les nombreux tessons retrouvés au cours du chantier de restauration. Succédant à la broderie de buis, dont le vert des arbustes est souligné par le rouge de la pouzzolane, le bassin central forme un miroir d’eau dans lequel se reflète la façade principale du château.

Il était orné d’un groupe en bronze représentant Neptune entouré de trois chevaux marins, posé sur une coquille de marbre. Cette œuvre, réalisée au début du XVIIIsiècle par le sculpteur lorrain Nicolas Adam, provient du château de la Mosson. Comme les statues des Quatre saisons et quelques-uns des grands vases sculptés, elle avait été achetée par Le Blanc en 1744 à la mort de Joseph Bonnier fils, lors de la vente des objets d’art de son domaine. En 1911, le Neptune a été déposé par l’État auprès de la société archéologique de Montpellier. Il se trouve actuellement dans l’une des salles du Musée Languedocien. Seule la coquille en marbre demeure en place. 

Deux fontaines de rocaille à cascades, précédant quelques marches encadrées de deux grands vases de pierre sculptés sur piédestaux, terminent le parterre méridional. Restaurées en même temps que le miroir d’eau en 1993, elles sont surmontées chacune d’une statue d’enfant et de deux chevaux marins. Elles ont été réalisées par le sculpteur Dupont au début des années 1740.

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Fontaines aux chevaux marins du parterre sud, XVIIIe siècle, C. Cordier, CD 34

Un vaste programme de restauration du parc et de l’ensemble des œuvres d’art a été mis en œuvre au début des années 1990 sous la direction de l’architecte en chef des monuments historiques. En 2003, une étude préalable à la restauration a été réalisée, mais ce n’est qu’en 2013 que le parterre sud sera restauré dans « l’esprit du XVIIIe siècle » : un parti pris proposé par l’architecte. Grâce à un plan du domaine et à un document d’archives décrivant de façon très précise le parc, les jardins et le château en 1762, la restitution a pu approcher la composition d’origine.

Dans le parterre actuel, on trouve des plates-bandes constituées d’essences méditerranéennes telles que : Plante curry (Helichrysum italicum), Euphorbe characias (Euphorbia characias), Sauge de Sibérie (Perovskia atriplicifolia), Ciste de Montpellier (Cistus monspeliensis), Ciste cotonneux (Cistus albidus), Lierre (Hedera helix). 

Plates-bandes bordées de briques vernissées du parterre sud, C. Cordier, CD 34

Le parterre sud, C. Cordier, CD 34

La broderie de buis est accompagnée de quelques topiaires de haies basses composées uniquement de buis à petites feuilles (Buxus microphylla). L’entretien des broderies et des bordures nécessite des interventions fréquentes de taille afin de conserver leur gabarit régulier. Elle se pratique avec un cordeau pour garder une symétrie parfaite. Deux interventions par an sont nécessaires. Une au mois de mai après la pousse printanière et une seconde au mois d’octobre après le fort ensoleillement de l’été. 

Taille de la broderie de buis par les services du Conseil départemental de l'Hérault

L’un des enjeux majeurs pour la conservation des buis est la lutte contre son principal ravageur : la pyrale (Cydalima perspectalis). Il s’agit d’un papillon nocturne, ravageur spécifique du buis, qui décime totalement ou partiellement leurs parties aériennes, en s'attaquant à leur masse foliaire, leurs écorces et leurs bourgeons. 

Ce papillon pond ses larves qui se nourrissent des feuilles et font d'énormes dégâts dans les jardins. Une femelle peut pondre jusqu’à 1200 œufs durant son existence qui ne dépasse pas 15 jours. Ce ravageur n’a pas de prédateurs naturels, hormis les oiseaux et les chauves-souris qui en consomment une grande quantité, mais avec un faible impact sur les populations.

De part et d’autre du parterre, les bosquets sont plantés de Pin d’Alep (Pinus halepensis) et de Mûrier platane (Morus kagayamae) délimités par des haies de chênes verts (Quercus ilex) maintenues dans un gabarit de 2 mètres de hauteur. L’entretien des pins se fera en fonction des branches mortes ou dépérissantes, tandis que les mûriers seront taillés annuellement au début de la période printanière. Les haies de chênes verts seront entretenues avec une cadence de taille différente en fonction de la croissance du végétal. Des haies composées de Laurier sauce (Laurus nobilis), Chêne vert, Laurier tin (Viburnum tinus) présentent des hauteurs entre 2 et 4,5 m. Leur entretien est identique à celui des haies de chênes verts soit une taille au mois d’octobre.

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