L’allée de cyprès et la roseraie
Malgré leur taille impressionnante qui pourrait les faire supposer très vieux, les cyprès qui forment des rangées doubles le long de la grande allée au-delà du parterre, ont été plantés en 1967 au moment de la restauration du parc. Cette espèce était cependant très présente dans les jardins au XVIIIe siècle. Les livres de comptes de Charles-Gabriel Le Blanc indiquent l’achat de 236 cyprès entre 1730 et 1750. Si l’on ne peut déterminer avec précision leur emplacement (des haies étaient certainement installées le long des murs de l’enclos, principalement du côté des vents dominants), on sait, grâce à l’inventaire de 1762, que certains participaient à l’ordonnancement des jardins. De part et d’autre de la grande allée nord, une haie de cyprès abritait les statues ; en certains endroits du parc des palissades de cyprès disposées en arceaux, protégeaient les bancs de pierre destinés au repos des promeneurs. De nos jours certains de ces aménagements existent encore : à la tête du grand bassin, au-dessus du grand banc qui le surplombe et à l’extrémité nord de l’enclos. Si les bancs datent bien des années 1740, les cyprès sont eux beaucoup plus récents même si certains spécimens centenaires ont été repérés.
En 1740, cette allée était bordée de grenadiers et de charmes taillés en boule. De chaque côté, deux grands carrés de luzerne fournissaient le fourrage au cheptel du domaine. À l’extrémité de l’allée, un bassin encadré de deux vases de pierre terminait la limite sud du jardin. Juste avant le ponceau qui franchissait le ruisseau, deux grilles dont les piliers supportaient une corbeille de fleurs et de fruits fermaient l’enclos. Ce bassin a entièrement disparu, seule subsiste au sol une trace de son emplacement. Deux des piliers surmontés de corbeilles en pierre réalisées en 1744 par Pagès, un apprenti du sculpteur Dupont, sont encore en place. Non loin de l’allée de cyprès, à proximité de la roseraie, un grenadier a poussé de manière spontanée. Il représente peut-être le seul vestige des grenadiers du XVIIIe siècle.
L’allée de cyprès est essentiellement composée de Cyprès commun (Cupressus sempervirens). L’entretien est quasiment inexistant sauf en cas de branches mortes ou dépérissantes. À proximité de l’allée de cyprès, une roseraie a été installée au cours des années soixante-et-dix. Les rosiers sont délimités par des bordures basses essentiellement constituées de buis à feuilles étroites (Buxus sempervirens Angustifolia). Cette bordure est elle aussi impactée par les attaques de la pyrale du buis et demande une certaine vigilance. La taille, qui peut être pratiquée une à deux fois par an (mai et octobre) a pour objectif de garder un gabarit régulier de ces haies. La roseraie est composée de plusieurs variétés de roses : Monica Belluci, Bolshoï, Carte d’or, Eddy Mitchell ou encore Matthias Meilland. La période de taille optimale d’un rosier se situe en général entre les mois de février et mars.