Du jardin potager à l'oliveraie départementale
Dès 1725, date de la mise en place des premières adductions d’eau, Charles-Gabriel Le Blanc fait entreprendre la création d’un jardin vivrier, à l’image de ceux qu’il a pu admirer dans les jardins des châteaux des environs de Paris. Il est installé dans la grande parcelle qui se trouve à proximité de la maison du jardinier. La terre, très argileuse, est d’abord amendée grâce à une grande quantité de fumier importé de Provence par le canal des Étangs (ancêtre du canal du Rhône à Sète) et livré par barques à fond plat, au port Juvénal à Montpellier. Les livres de comptes de Le Blanc donnent le détail des plantations et de la production du domaine. Dans le verger, pommiers et poiriers en espalier occupent le mur du fond. Une terrasse bâtie le long du mur nord domine les rangées d’abricotiers, de pruniers, de pêchers et autres arbres fruitiers. À son extrémité, une orangerie, encore visible sur le cadastre napoléonien, abrite en majorité des « chinois » (oranges douces), mais également quelques cédrats et autres espèces d’agrumes. Le nouveau jardin est entouré d’un mur de trois mètres de haut et ouvre par une grille de fer décorée de paniers de fleurs et de fruits.
Le potager produit les légumes nécessaires aux besoins de la communauté mais également quantité d’asperges, de fraises et de groseilles dont la vente, ajoutée à celle de la fleur d’oranger livrée aux parfumeurs de Montpellier, assure un revenu non négligeable au propriétaire. Au milieu du XVIIIe siècle, les terres de Puech Villa fournissent également du foin, du blé, de l’avoine, du seigle, du vin, du muscat, de l’huile d’olive et de la feuille de mûriers vendue pour l’élevage des vers à soie. À partir du XIXe siècle, comme tous les domaines de la plaine du Bas-Languedoc, le domaine devient essentiellement viticole et s’oriente vers la monoculture de la vigne. Le verger et le potager sont abandonnés et remplacés par des vignes au XIXe siècle, puis au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, par l’oliveraie actuelle.
L’oliveraie du domaine regroupe 643 oliviers (Olea europa), et une vingtaine de variétés, communes ou rares : la Lucques, la Picholine, la Verdale de l’Hérault, l’Olivière, la Grossane, le Bouteillan, le Cul-blanc, la Piquette, la Négrette, la Rougette, la Moufla, la Corniale, l’Oblonga, la Cornicabra, la Grangeole, la Pigale, la Petite violette, la Grande violette, la Cayon, l’Amellau, l’Argentale, la Sayern et l’Amygladolia. Les oliviers sont entretenus tout au long de l’année par les agents du service espace vert du Département qui interviennent depuis la taille jusqu’à la récolte. La taille s’effectue de la fin du mois de février au mois d’avril. Les branches sont alors broyées et le broyat est mis en place directement au pied des oliviers afin de réaliser un paillage. La démarche de valorisation de la production impose annuellement la mise en œuvre d’engrais et autres traitements biologiques, ainsi que de pièges utilisés en agriculture biologique pour lutter contre la mouche de l’olive. La récolte a lieu entre la mi-novembre et la mi-décembre. Chaque année, quelques centaines de litres d’huile d’olive sont produits. Ils sont notamment utilisés pour les besoins de la crèche départementale et du service restauration.
Les mûriers blancs (Morus alba) bordant l’allée qui sépare l’ancien logement du fermier de l’oliveraie ont été plantés au tout début du XXe siècle. Ils ont remplacé deux rangées d’oliviers qui étaient déjà en place au XVIIe siècle. La taille est réalisée dès la tombée du feuillage entre la fin de l’hiver et le début du printemps.